tente une place

11000 étiquettes tissus, mats métal, ficelle coton, sardines

 

 

2000 étiquettes tissus, cordon élastique. 192cm x 65cm

2000 étiquettes tissus, cordon élastique.
192cm x 65cm

 

La question de la trame engendre en premier lieu celle de la nature de la liaison entre les éléments reproduits, et en second lieu celle de la forme obtenue en finalité. Plus la répétition est grande, plus s’accroit la différence entre l’objet et l’ensemble : c’est l’image de la globalisation, écrasant, déformant ou caricaturant les particularismes,

One-size-fits-all traite de la taille unique : le postulat d’une matrice universelle, l’ignorance des exceptions. C’est la couture de milliers d’étiquettes de vêtements entre elles qui constitue une tente et un sac de couchage. Le signe du dedans, de la marque, est exposé, l’à-côté devenant la matière première. Or, n’est-ce pas dans des temps d’épuisement des ressources accessibles, que le report se fait sur les ressources «fossiles» – cachées, lointaines, secondaires?

La réévaluation du label vierge exclut ici la présence d’une marque, touchant à la question de la signature – notion engagée dès la Renaissance, présente dans la pratique contemporaine de l’atelier et des «fabriques» d’œuvres. La patience infinie nécessaire pour l’ouvrage, fait hésiter entre la tentation de la minutie et celle de la sous-traitance – c’est l’ambiguité de toute production sérielle, du temps qu’elle requiert, et de la nécessité, ou non, de la mise en œuvre par le plasticien lui-même de ses propres visions.

La question de la forme : tente, et sac de couchage. Des abris de taille unique, à la verticalité inhabitable, ou à la blancheur de linceuls.

 

 

 

 

 

 

vue d'exposition / résonance de la biennale de Lyon

vue d’exposition / résonance de la biennale de Lyon